dimanche, 19 octobre 2014 15:30 Écrit par  Cyriaque Rubavu

REVUE DE PRESSE 34 : Francophonie : P Buyoya mérite le face à face avec la CVR et non le secrétariat de la Francophonie.

L'OIF se dote le mois prochain d'un nouveau secrétaire général après le mandat d'Abdou Diouf qui fera ses adieux à Dakar les 29 et 30 novembre, lors du 15ème sommet de la Francophonie. Un burundais, Pierre Buyoya, à côté de quatre autres, dont 3 africains, est candidat au poste, une candidature qui a laissé de grosses traces dans les médias burundais et internationaux.

''Fancophonie : qui pour succéder à Abdou Diouf'' ? S'est interrogé Jeune Afrique .com. du 24 septembre avec pour signature Rémi Carayol. Un article qui passe au crible les quatre candidats au poste et les chances de chacun tout en constatant que '' entre désaccord africains et hésitations françaises, le suspens reste entier''. Sur papier, Pierre Buyoya présente le profil le plus proche du candidat idéal, mais problème, et pas des moindres, il a pris le pouvoir par les armes à deux reprises. '' Vous le voyez faire la leçon à des putschistes alors que lui-même l'a été ?" Aurait raillé un cadre de l'OIF rapporté par Jeune Afrique.com. Les dirigeants d'Afrique francophone devaient se réunir en marge du sommet de juillet dernier à Malabo pour désigner leur candidat, mais cela n'a pas eu lieu, preuve de la difficulté de trouver cette perle rare. D'où l'inquiétude de Jeune Afrique de s'interroger s'il y aura '' un consensus autour d'un candidat au secrétariat général de l'OIF''. ?

Opérations de charmes

Dans son offensive, Pierre Buyoya , a profité de sa présence dans les coulisses du sommet de Malabo pour distribuer une plaquette de vingt pages intitulée "Mon ambition pour la Francophonie" et que l'on peut lire sur pierre buyoya.net. Un document qui commence par '' Il a plu à Son Excellence Monsieur Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, de présenter ma candidature à la fonction de...'' . Pour le candidat servir la francophonie c'est servir la langue française dans toute sa diversité culturelle. C'est servir les valeurs universelles de respect des droits de l'Homme, de sa dignité et de son émancipation. Servir l'Etat de droit, la démocratie, la bonne gouvernance.

Servir le développement économique, social, culturel de tous, notamment à travers l'éducation et l'enseignement''. Pierre Buyoya fait campagne pour sa candidature et PANA du 16 octobre titre : ''Pierre Buyoya à Abidjan pour "solliciter le soutien" de Ouattara'', Pierre Buyoya qui précise aussi qu'il n'est pas "candidat à une fonction honorifique" mais sur la base d'un projet qui se décline en six points pour 15 propositions. ''Vers une candidature de la France pour contrer Buyoya ?'' a titré Arib.info qui reprend un article de le Calame N°945 du 9 septembre 2014 '' Francophonie : quelles chances pour Buyoya? Se demande le Calame qui révèle les suspicions atours de véritables ambitions de la France sous les couverts de l'OIF, l'objectif parisien étant de ''créer une union francophone qui donnera à la France un levier d'influence et aux pays francophones un moyen d'agir ensemble tout à fait considérable...'' , Le Calame suppute que les soutiens africains de Pierre Buyoya ''redoutent un énième revirement-surprise de l'Elysée : ''la francophonie a(yant) trop souffert de son image de basse cour post-coloniale, tout en nous rappelant que après avoir imposé son candidat aux états africains, la France avait sauvé le sommet historique de Hanoï en s'engageant à abdiquer le choix du secrétaire général aux chefs d'état africains.'' Serait-ce le cas avec la gauche française qui n'a jamais rien compris à l'Afrique qui héberge l'immense majorité des francophones ?'', s'interroge le Calame.

Poursuivi par un passé putschiste

Dans ses offensives en sa faveur, P. Buyoya a toqué sur les portes de l'UA, de l'Occident et de certaines autres capitales. Il avait en tout cas des soucis pour ce qui est du Canada. Arib.Info parle de ''crainte de Buyoya concernant un possible refus de visa pour le Canada'' sur un article de Jeune Afrique lui-même titré : '' Francophonie : Buyoya au Canada, grata ou non grata ?''. En cherchant à fouler le sol canadien, le candidat voulait essayer de prouver qu'il n'est pas interdit de séjour dans ce pays pour cause de passé putschiste. Il était donc invité par une université et par le Réseau de recherche sur les opérations de paix (ROP), un institut dont le siège est à Montréal et auquel est associé le géopolitologue Emmanuel Dupuy, ''lequel orchestre depuis Paris la communication de l'ancien président burundais'', précise Jeune Afrique.'' Candidat à la tête de l'OIF, Pierre Buyoya confronté à son passé putschiste'' a , de son coté titre AFP du 4 septembre, estimant que sa candidature se heurte aux réticences de certains pays qui ne veulent pas d'un secrétaire général ayant accédé au pouvoir à deux reprises par des coups d'Etat. La même agence a le même jour indiqué que '' Candidat à la tête de l'OIF, Pierre Buyoya balaye les réserves sur son passé putschiste'' car pour lui '' ce qui compte, ce n'est pas comment on est venu au pouvoir, ce qui compte, c'est ce qu'on a fait du pouvoir", estimant même avoir fait ''mieux que certains qui sont arrivés par des élections directes''. Avez-vous suivi son regard ? Moi si. Dans une longue interview accordée à RFI du 5 septembre, l'ancien président affirme qu'il va embrayer sur l'action de ses prédécesseurs tout en faisant de la Francophonie ''un espace d'échanges économiques.... un levier important de croissance dans les pays du Nord et du Sud, qui sont les pays membres''.

Vu de l'intérieur, un candidat qui passe mal

Si à l'extérieur, l'homme sur qui pèsent entre autre les massacres de Ntega-Marangara, est présenté comme un candidat sérieux, il n'en est pas de même à l'intérieur, ou du moins dans certains médias burundais. Dressant le bilan des opérations de charme de Buyoya à Paris, Bujumbura news estime que ''A Paris, BUYOYA n'a convaincu que lui-même'' car P. Buyoya fait '' Comme si entre l'accession( au pouvoir) et la cessation (des activités présidentielles) on devait oublier les crimes commis''. Car en effet le major BUYOYA est un multi récidiviste putschiste reconnu mondialement et rien ne prouve qu'il a abandonné ses habitudes, estime le site qui révèle même que ''pour avoir l'aval de sa candidature auprès du président burundais actuel, lui et son entourage ont menacé de faire capoter le processus en cours ou d'organiser un putsch pour évincer le CNDD-FDD au pouvoir aujourd'hui (et) Pris de peur, NKURUNZIZA a signé le document sans hésiter''. Il est difficile de changer un homme de plus de 60 ans en un jour même pour une campagne à un poste international, estime le site qui a publié un communiqué de ce qu'il a appelé ''Le Collectif contre la candidature de BUYOYA'' à travers un écrit adressé au Président Français invité du coup à consulter le site internet buyoyafrancophonie.wordpress.com, qui ''détaille en long et en large la liste des victimes du Major Pierre BUYOYA''.

RFI de son côté à rapporté les propos d'une autre personnalité burundaise, et pas la moindre puisqu'il s'agit de Marguerite Barankitse, mieux connue sous le sobriquet de Maggy, décrite par la même RFI comme une ''Figure de la société civile, engagée dans l'action humanitaire et réfractaire aux clivages ethniques'' et qui estime que la candidature ou plutôt l'élection de Buyoya à la tête de la Francophonie n'est d'autre que '' récompenser un criminel''. Car pour celle que bien de Burundais appellent la « Maman Nationale, l'ancien président, deux fois putschiste, n'a pas demandé pardon après la guerre civile et ''devrait plutôt rester au Burundi et nous expliquer(devant la CVR) comment les évènements se sont produits. Il y a eu tellement de morts, et il n'a rien dit ! ». Commentant sur la facilité avec laquelle le président burundais Pierre Nkurunziza a accordé un passeport diplomatique à Buyoya pour ses déplacements à l'étranger, elle estime sur RFI que « Je ne mérite pas d'avoir des enfants pareils. Si vous m'acceptez comme Maman, j'ai besoin d'avoir des enfants dignes. Et justes. Et qui soient debout ! ».

Une position qui a eu beaucoup d'écho, dont celui du rédacteur en Chef d'Arib.Info sur son même site et qui s'est exclamé ou presque : '' Une femme dit tout haut ce que ses concitoyens murmurent tout bas ! estimant dans la foulée que c'est une voix de femme qui est venue briser ''le silence assourdissant de la classe politique dans son ensemble, de la « société civile », des médias et autres organismes de défenses des droits de l'Homme, pour crier à la face du monde l'indignation de tout un peuple, en appelant un chat un chat''. L'article révèle aussi que le sauf-conduit dont a bénéficié B. Pierre de la part de l'autre Pierre N.est le résultat d'un pacte assurant au premier une carrière internationale et une main mise sur le pays au second. S'adressant directement à Maggy, l'auteur de l'article s'interroge : ''Votre courage suffira-t-elle pour réveiller les consciences et laver la honte qui risque de s'abattre sur tous ? Rien n'est moins sûr". Et citant A. Enstein, « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ».

Pas de traitement spécial

Dans tous les cas, et pour RFI du 29 septembre l'on est en ''dernière ligne droite pour la succession d'Abdou Diouf'' tout en révélant que '' Pour l'instant, aucun des 4 candidats africains n'a réussi à convaincre les Africains à voter pour eux''. Pierre Buyoya a le profil idéal pour le poste, indique-t-il, mais ''personne ne semble avoir oublié ni les deux coups d'Etat que Buyoya a fomentés pour accéder au pouvoir en 1987 et en 1996 ni les massacres interethniques qui se sont déroulés sous sa présidence''. Cette absence de consensus autour d'une candidature africaine profiterait à la candidate canadienne d'origine haïtienne Michaëlle Jean. ''Si je suis élu...le Burundi n'aura pas de traitement particulier", aurait prévenu P Buyoya dans une interview accordée à Afriqueinside.com. C'était une réponse à la question de savoir si en retour du soutien lui accordé par le Chef de l'Etat burundais, P. Buyoya soutiendra l'autre Pierre- président dans le cas où ce dernier déciderait de briguer un nouveau mandat en violation de la constitution burundaise. « Qu'entende celui qui a des oreilles pour entendre », parole de Jésus Christ.

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