Ces informateurs nous ont révélé qu'aujourd'hui des agents de la police en tenue civile munis des appareils photos et caméras cachés, sont souvent infiltrés dans des réunions organisées par la société civile ou dans à des conférences de presse de l'opposition. Tout cela est fait pour identifier et cibler les meneurs d'opinion ou les responsables de certaines actions de dénonciation des abus du régime en place à Bujumbura. Par après, ils procèdent à des montages de fausses accusations contre tel ou tel autre.
Les informateurs nous ont aussi informés d'autres formes de traitements de deux poids deux mesures des agents de police. Les plus favorisés en majorité issus du CNDD-FDD ; parti au pouvoir, sont les seuls qui obtiennent des missions à l'étranger ou à l'intérieur du pays. De ce fait, ils ont l'occasion de toucher des frais de mission consistante. D'autres sont affectés au BNUB ou à l'OBR et bénéficient des salaires et avantages exorbitants par rapport à d'autres non membres du CNDD-FDD.
L'exclusion ne s'arrête pas seulement à la mauvaise répartition de quelques avantages aux policiers, il en est de même dans la promotion ou l'octroi des grades au sein de la Police Nationale du Burundi. , Ils ne sont pas attribués selon les mérites, mais en fonction de la provenance politique de l'agent de police et du clientélisme. Un policier même sans formation avec de bonnes relations avec des membres influents de l'Akazu ou le comité des sages du CNDD-FDD peut sauter même plusieurs échelons de grades et devenir officier supérieur sans effort.
Avec toutes ces exclusions multiples au sein du corps de la Police Nationale du Burundi, des signes de mécontentement commencent à se manifester. Des groupes d'amitiés et de collaboration entre policiers commencent à se constituer selon leur origine politique avant la création de la Police nationale du Burundi. Certains policiers proviennent d'anciens et différents mouvements politico-militaires, d'autres de la gendarmerie nationale et des ex Forces Armées Burundaises, FAB en sigle.
Comme les caciques de la direction du parti CNDD FDD sont les véritables commandants et grands cerveaux de la Police Nationale du Burundi, il est clair que tous les cadres de cette institution sont des figurants. Les conséquences de cette politique de deux poids et deux mesures érigée au sein de la police notamment dans l'attribution de certains avantages vont s'aggraver et même s'intensifier si une bonne solution d'équité n'est pas trouvée. Au sein de cette institution, des situations inattendues et sanglantes peuvent éclater entre les policiers. De plus, l'autre victime de cette situation de gâchis et d'injustice avérés est le peuple burundais, il risque d'attendre indéfiniment une police digne, soucieuse de sa sécurité, car ce n'est pas pour demain que le régime en place va s'amender.