''L'horreur au couvent'' s'écrie IWACU qui nous livre une enquête révélant six zones d'ombres dans l'assassinat de trois sœurs italiennes. La thèse policière du fou assassin ne convainc pas tout le monde, estime IWACU qui fait observer la défaillance de la police dans la sécurisation des lieux, l'identité exclusivement italienne des victimes alors que d'autres nationalités étaient sur les lieux, l'existence du ''suspect idéal'' en la personne d'un fou, de même que l'imprécision sur l'heure de l'arrestation de ce dernier. Et puis, qui ''Qui est cet homme qui a alerté la police lorsqu'il a vu des sms en italien'' s'interroge IWACU pour qui ''son cas devrait intéresser les enquêteurs. Comment il a rencontré l'auteur du triple meurtre ? Où ?'' S'interroge nos confrères.
Beaucoup de nos confrères ont tenté un rapprochement des horreurs précédents ayant eu pour victimes des italiens dont ceux de 2003, où un volontaire et cinq missionnaires dont un nonce apostolique ont été assassinés au Burundi. Jusque-là, les conditions de leur mort ne sont pas encore élucidées malgré le fait que l'Etat a toujours promis des enquêtes ...''Le doute persiste'', constate aussi RFI pour qui, l'onde de choc provoqué par ce triple assassinat n'est pas encore retombée au Burundi où l'on se pose beaucoup de questions sur l'assassin présumé détenu par la police, qui passe pour un malade mental. RFI qui constate que même le citoyen lambda burundais ''a du mal à croire que l'homme qu'elle a vu à la télévision ait pu planifier le triple assassinat seul''.
Le motif avancé pour ce meurtre paraît également bien léger, indiquent la plupart de nos confrères surtout si l'on a en tête qu'il s'agit d'un homme qui a vécu la plus grande partie de sa vie dans l'est de la RDC, et qui est revenu au Burundi il y a huit ans, c'est-à-dire presque en même temps que les trois religieuses, qui ont également travaillé dans ce pays. S'étaient-ils déjà rencontrés dans ce pays ? Un mystère de plus, indique RFI. Enfin, beaucoup à Bujumbura veulent toujours comprendre comment il a pu s'introduire dans le couvent, tuer la troisième religieuse, puis repartir tranquillement alors qu'il y avait des policiers en faction juste derrière le mur d'enceinte, font observer la plupart de nos confrères .
Comme quoi la police a encore du pain sur la planche, conclu RFI. AFP nous a parlé d'une ''Messe émue pour les trois religieuses italiennes assassinées au Burundi'' avant le ''Dernier voyage pour Olga, Lucia et Bernardetta, trois vies dévouées à l'Afrique'', nous indique MISNA pour qui '' le Congo,(sera le) dernier voyage des missionnaires'', car leur Inhumation a eu lieu à Bukavu en RDC. Plusieurs titres avaient bien sûr annoncé la tragédie qui a suscité plusieurs réactions. '' « nous sommes sous le choc » a notamment déclaré l'archevêque de Bujumbura suite à la mort des missionnaires. Le CNDD-burundi.com a publié la déclaration du CNDD, une déclaration faisant état de l'effroi et de la tristesse suscité par ce triple meurtre, avant d'appeler le gouvernement à assumer ses responsabilités constitutionnelles, dont notamment celle de protéger nationaux comme étranger vivant sur notre territoire.
L'Union européenne a exprimé sa grande tristesse suite à l'assassinat des trois religieuses, un ton qu'à prix par ailleurs la plupart des acteurs politique ou pas dont le gouvernement qui ''exprime son indignation et condamne avec sa dernière énergie cet acte ignoble perpétré contre les missionnaires d'une congrégation de l'église catholique dont les œuvres sociales sont fortement appréciées dans tout le Burundi et particulièrement dans cette partie de la capitale burundaise'' En tout cas c'est plusieurs titres que les médias ont annoncé la triste nouvelle. ''Assassinat de trois religieuses italiennes'', a titré Afrique Actualité, '' Deux religieuses italiennes âgées assassinées au Burundi'' selon AFP qui n'était pas encore au courant de la troisième victime, alors que OUEST France nous indiquait que '' Deux religieuses italiennes (ont été) tuées par un "déséquilibré", sans oublier ni Jeune Afrique qui faisait état de l' assassinat et viol de trois religieuses italiennes à Kamenge, ''ni le Pays burkinabe qui se demande '' à qui profite le crime'' ?
S'il y a lieu de croire que ce crime peut être le fait d'un forcené en mal de sensations fortes, ''la thèse d'un crime crapuleux ne résiste pas à l'analyse'' dans la mesure où le troisième meurtre a été commis au nez et à la barbe des forces de sécurité burundaises qui veillaient à la sécurité du couvent. Ce qui est sûr en tout cas, estime le Pays ''c'est que ce crime n'est pas sans motivation, surtout dans le contexte sociopolitique burundais actuel''. Il se lance dans une analyse qui ne manque pas de logique : '' L'on est tenté de dire que le ou les auteurs sont porteurs d'un message, car, comme on le sait, l'Eglise catholique n'a pas sa langue dans sa poche et ne reste jamais aphone lorsque la situation politique exige une prise de position claire. On sait bien que le président Nkurunziza supporte mal la contestation et ne fait pas mystère de sa volonté de modifier la Constitution pour demeurer au pouvoir. Est-il derrière cet acte et si oui, a-t-il voulu envoyer un signal fort à l'Eglise catholique ? Rien n'est à exclure''.
L'opposition non plus n'a pas été épargné car pour le Pays '' on ne peut absoudre à bons comptes l'Opposition politique burundaise qui pourrait aussi être l'instigatrice de ce crime. Elle pourrait en effet avoir ourdi un stratagème macabre, pour salir l'image du pouvoir en place''. Mais l'opposition burundaise que l'on connait en est-elle capable ? C'est certainement une autre donne que le Pays n'a peut-être pas. En tout cas conclut-il, ''Ce triple assassinat donne encore une image hideuse de l'Afrique au reste du monde''.

