Malgré les nombreuses mises en garde de ces derniers jours des diplomates et envoyés spéciaux de la communauté internationale face à la situation sans cesse délétère dans laquelle s'engage le pays, et ce, à une année des élections générales. '' ONU, UA, Etats-Unis dénoncent des entraves aux libertés'' a titré AFP, qui a repris le message des diplomates du quartet pour qui '' "A l'approche des élections, les médias et la société civile doivent être libres de parler et de se prononcer sur l'ensemble du processus électoral...tous les partis et acteurs politiques doivent avoir une chance égale de participer au processus". PANA nous a fait remarqué que c'est pour la seconde fois, en l'espace de trois mois, que des représentants des ces différentes institutions, visitent en force le Burundi.
''L'émissaire de Barack Obama inquiet pour les élections de 2015'' a titré Iwacu. Le sénateur Russel D. Feingold a été on ne peut plus clair :« Nous sommes soucieux quant au déroulement du processus électoral. C'est la raison de notre visite et nous voulons des élections apaisées, libres et transparentes », a-t-il dit. '' L'Envoyé spécial pour les Grands Lacs inquiet des restrictions des libertés'', a indiqué de son côté UN News Centre du 3 juin. '' Bujumbura balaie du revers de la main les accusations du quartet'', a titré Arib.info, reprenant RFI qui rapporte que le communiqué des quatre envoyés spéciaux a surpris les autorités burundaises ''par sa dureté''. Mais passés les premiers moments de surprise, fait-il remarqué, elles ont réagi en tenant à minimiser la portée de cette mise en garde, estimant que le Burundi fait partie des pays où la liberté d'expression est une réalité, et pas un rêve. Ce n'est certainement pas l'avis du président de l'OPB qui a exprimé son '' non à la répression de la liberté d'expression !'' tel que le dit IWACU, ce après la condamnation par le Conseil National de la Communication (CNC) ''des médias qui appellent les gens à manifester''. La liberté d'expression est tellement muselée que même la rumeur est dorénavant interdite de fait et prochainement par la loi. C'est le président de la république qui l'a dit sur tous les médias sans préciser les limites de l'information et la rumeur. Mais avant ces précisions, Burundi transparence a constaté que : ''la loi contre la rumeur fait des victimes avant son instauration''. Le site reporte l'arrestation d'une représentante de l'UPRONA à Muyinga, et plus précisément, dans la zone Ruzo de la commune Giteranyi, suite aux informations données sur Radio Bonesha FM, informations qualifiées de fausses par le gouverneur. Une rumeur donc. ''Arrêtées pour propagation des rumeurs'', titre Iwacu qui fait état de deux personnes de la commune Burambi détenues à la prison de Bururi pour avoir ''répandu des rumeurs sur une distribution d'armes à feu aux jeunes affiliés au parti au pouvoir.'' Burundi Transparence, tire sa conclusion en citant l'homme politique italien Giulio Andreotti"Le pouvoir est une maladie dont personne ne veut guérir".
Mais la plus grande victime de cette loi non encore écrite nulle part reste incontestablement Pierre Claver Mbonimpa (PCM) qui a comparu, ce jeudi 5 juin, en chambre de conseil de la Cour d'Appel de Bujumbura avec deux questions en une : la liberté provisoire du président de l'Aprodh ou la confirmation de sa détention préventive. Arib.info constate que '' Une foule nombreuse devant le Parquet de Bujumbura pour soutenir Mbonimpa'' alors que pour IWACU '' Liberté provisoire pour Mbonimpa : « Ça sera le droit ''. En tout cas avant cette nième comparution, AFP avait indiqué que '' l'ONU s'inquiète du sort du militant Pierre Mbonimpa'' citant ainsi les propos de Stéphane Dujarric, porte-parole de l'ONU. Jeune Afrique indique de son côté que '' l'emprisonnement de Mbonimpa est un des signes inquiétants de répression'', estimant que '' Lorsque Pierre Claver Mbonimpa est emprisonné, tous les Burundais sont en danger''. Il reproduisait pratiquement les analyses de Daniel Bekele et Jean-Marie Fardeau, respectivement directeur de la Division Afrique et directeur France de Human Rights Watch pour qui cette arrestation est ''un signe inquiétant des tentatives de l'élite politique pour resserrer son emprise sur le pouvoir dans un pays où la violence politique est encore une triste réalité''. Ils constatent aussi la nécessité pour les gouvernements bailleurs de fonds et autres acteurs internationaux engagés au Burundi ''d'appeler publiquement et avec force à la libération de Mbonimpa''. Dans l'attente d'une éventuelle libération de PCM, Iwacu avait fait état du ''Deuxième « vendredi vert » : les klaxons de la colère''. Il constate que le port du vert n'a pas été fortement suivi, en raison, semble-t-il, de la rareté d'habits en vert et l'invitation à klaxonner à 12H2O servit de plan C après le B des serviettes, des sachets, des boucles d'oreilles, de foulards, de sacs à main en vert. Mais pour le gouvernement ''L'appel à Klaxonner n'est que la poursuite du même programme de déstabilisation'', indique Bonesha FM qui cite le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba. Bujumburanews quant à lui fait un '' Appel à plus d'actions en faveur de la cause "Pierre Claver Mbonimpa". ''Le mouvement « Vendredi Vert » lance une pétition'' nous apprend Arib.nfo reprenant Iwacu dans un article où ils nous indiquent que ''les organisations de la société civile et professionnelles des médias ont lancé une pétition, ce lundi 2 juin, pour demander qu'une enquête crédible et indépendante sur les allégations de distribution des armes aux Imbonerakure et des entraînements paramilitaires en RDC soit menée.'' Même son de cloche de Bonesha qui indique que ''Une pétition demandant la libération de P C MBONIMPA est lancée'', alors que Bujumburanews reproduit la déclaration de la Fondation Prix Henry Dunant, fondation dont PCM a obtenu un prix pour ses bonnes œuvres. La société civile a donc contre attaqué en exigent des enquêtes sur la distribution des armes aux Imbonerakure. Ces monstres à tout point comparables à Boko Haram, le groupe islamiste nigérian d'un autre genre qui a eu droit à une fenêtre au site cndd-burundi.com'' Boko Haram ou monstre utile''un article tiré de Mondafrique qui donne des éclairages utiles sur la nature réelle de ce groupe jihadiste.
Pendant ce temps, Pierre Nkurunziza, premier justicier de ce pays reste silencieux comme s'il vivait sur une autre planète, et attendant tout simplement qu'on l'appelle de quelque part pour recevoir des prix dont plus d'un burundais ignorent le mérite. Burundinews estime que ''Nkurunziza, malade des prix internationaux, négocie le prix nobel''. Le No1 burundais est en effet rentré ce vendredi en grande pompe de France d'où il est rentré plus '' cordon bleu'' que jamais avec sa ''Grande Croix de la Commémorative de la Paix'' livrée par une étrange association Internationale du Soldat de la Paix. Denise Nkurunziza, son épouse sera sans doute de ceux qui vont l'accueillir et à burundi information de nous rappeler que ''la première Dame du Burundi rentre avec son troisième trophée WAF'', c'était mercredi dernier. Sacrée famille !! Pierre Nkurunziza en tout cas a eu l'occasion à Paris de s'exposer aux médias, sur RFI etTV5 notamment. Des sujets brûlants tels que le fonctionnement de la justice burundaise, les entraves aux fonctionnements des partis politiques, le mécontentement de la communauté internationale sur la gouvernance politique et sociale ont été abordés , même si les réponses furent décevantes. Les interviews sont notamment sur Bujumburanews et Iwacu. Oui, de toutes ces préoccupations, le pouvoir CNDD-FDD n'en a que faire, et pour preuve : ''Les services de renseignements de Pierre NKURUNZIZA en train de créer une aile au parti MSD'' indique CNDD-Burundi.com ! qui donne les détails des opérations qu'est en train de monter le pouvoir de Bujumbura, afin de parachever ce qui reste de l'opposition burundaise, et ce à la vue et à la barbe de la communauté internationale ''médusée'' ou alors cynique.
« Honteuse censure et impossible accès de l'opposition aux médias publics.'', a titré CNDD-Burundi.com qui constate avec amertume la non diffusion d'une interview que le porte-parole du CNDD avait offerte à la radio nationale publique du Burundi. Interview entièrement censurée, pour la simple raison que l'interviewé faisait une critique sans complaisance de l'Etat de notre démocratie mise aujourd'hui à rudes épreuves depuis 1993. Le même site constate aussi :'' Réunion du CNDD interdite. '', une réunion qui s'inscrivait dans le processus de redynamisation du parti, question de s'apprêter aux prochaines élections. Raison invoquée par l'Administrateur de Bwiza, toujours et partout la même : l'ordre vient d'en haut''. '' Ensemble pour le changement en 2015'' a titré Iwacu paraphrasant le président du FRODEBU dont le parti a célébré le 21ème anniversaire de la victoire du parti de Feu Melchior Ndadaye et ce en présence de Charles Nditije de l'Uprona et des leaders de l'ADC-IKIBIRI. Léonce Ngendakumana qui cette fois n'a pas été inquiété a réaffirmé que les partis de l'ADC-Ikibiri se présenteront aux élections de 2015 étant unis.
Il a demandé à tous les Burundais de se solidariser pour battre le Cndd-Fdd dans les prochaines élections de 2015. " Le bilan est largement négatif."