jeudi, 05 juin 2014 10:55 Écrit par  BF Bankie

Pour le droit au développement et le combat contre l’impérialisme au profit d’un monde meilleur

Namibie, Avril 2014  

Commission numéro 7 :  Impunité et Justice Internationale, Dix-Huitième Congrès de l' AIAD

 Introduction.

Les forums, tel celui-ci organisé par l'Association Internationale des Avocats Démocratiques (AIAD), constituent des espaces importants pour mobiliser, stimuler et rappeler aux forces progressistes du monde leurs responsabilités dans la transformation de notre société. Les nouvelles technologies, comme Internet et les réseaux sociaux, facilitent ce processus à une échelle jamais égalée.

En Afrique, au Kenya, feu Wangari Maathai nous a laissé un message. Ce message est que nous devons réinvestir la terre et sauver le monde. Le réchauffement de la planète est une réalité, et si nous manquons de discernement, la nature va prendre sa revanche. Nos parents n'ont pu retenir cette leçon, notre génération peut avoir plus de chance.

Le continent africain a la plus jeune population au monde. 60% des demandeurs d'emploi sont des jeunes Africains entre 15 et 24 ans. Le fort taux de chômage chez les jeunes Africains a des conséquences sur la stabilité politique et sociale, et sur le développement.

Le recours au terrorisme religieux, comme instrument du colonialisme, est une pratique connue depuis la nuit des temps. Cependant, depuis ces deux derniers siècles, sa généralisation à toute la région du Sahel a des conséquences directes. Les recrues sélectionnées pour ces missions sont généralement issues d'une jeunesse marginalisée. Les guerres de proximité, qui servent les intérêts des forces extérieures à l'Afrique (qu'elles soient Arabes, Américaines ou Européennes), déstabilisent l'Afrique Centrale et la région des Grands Lacs, et trahissent les intentions de ces forces extérieures de redessiner la carte de l'Afrique et d'en coloniser sa population. Les épicentres actuels sont l'Est de la République Démocratique du Congo (DRC) et la République Centre Africaine (RCA). Le statut de la Commission de l'Union Africaine (CUA) l'empêche d'intervenir dans ces conflits. Et ainsi, l'Afrique demeure le terrain de jeux des Grandes Puissances et de leurs adjuvants du Moyen Orient, 50 ans après la proclamation des Indépendances. Il est aussi de notoriété publique qu'en Afrique les guerres sont préférées aux mécontentements sociaux surtout dans les grandes métropoles.

Mohamed Bouazizi, le vendeur de fruits et légumes de 27 ans qui s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010, illustrant la rébellion pan-arabique et sa branche occidentale nommée « Occupé », nous a rappelé par cet acte fort qu'il subsiste une tension et une contradiction constantes entre les pays sous-développés et le besoin agressif des impérialistes à conquérir et mettre main sur les ressources que ce soit en Egypte ou en Syrie.

En Afrique, dans le Bassin du Congo, Patrice Lumumba, qui a lutté pour la Libération Africaine, a écrit ceci : « Unis tels les enfants d'une même famille, nous nous devons de défendre l'honneur et la liberté de l'Afrique. » Il fut finalement 'mis au repos' comme un chien enragé et ses restes furent dissouts à l'acide. Ses mots sont ceux d'un Panafricaniste qui avait mesuré la centralité du Congo dans la Révolution Africaine. L'une des citations célèbres de Franz Fanon dit: «Chaque génération doit entrevoir sa mission, la remplir ou la trahir, à travers une opacité relative. »

Il y a une trentaine d'années, le 16 juin 1976, la jeunesse sud-africaine se soulevait contre le système du Département de l'Education Bantoue, produit du gouvernement raciste sud-africain, qui imposait une forme de langue néerlandaise dans les écoles secondaires d'Afrique du Sud. Après le soulèvement, plus de 500 jeunes perdirent la vie résultant en un massacre tristement célèbre aujourd'hui. Dans le Sud du Soudan, l'imposition de la langue arabe dans le curriculum fut un sujet de conflit vieux de plus d'un demi-siècle faisant deux millions de morts.

Poussés par la pauvreté et le chômage, tels les moutons suivent leur berger, des milliers de jeunes Africains marginalisés partent têtes bêches vers la Méditerranée et l'Europe, noyés dans un trafic humain d'une dimension énorme, comme si la migration forcée était pour eux la meilleure option sur la vie. De la même manière, malgré le racisme du monde Arabe, Ethiopiens, Soudanais et Somaliens partent pour le Yémen, l'Arabie Saoudite, le Golf ou Israël, en tant que migrants économiques et personnels domestiques. Des masses de jeunes, âgés entre 18 et 30 ans, venant d'environnements ruraux ou semi ruraux, pauvrement éduqués, souvent sans fondations de lecture, sont ainsi condamnées à fuir la pauvreté.

Aux Amériques du Nord et du Sud et en Europe, dans la Diaspora d'Afrique de l'Ouest, les communautés noires souffrent de la guerre des gangs et d'une forte violence entre Noirs. Aux Etats-Unis, malgré l'élection d'un Président noir, les hommes noirs font partie de la population la plus marginalisée de la société. Si les Noirs ne composent que 12% de la population américaine totale, ils représentent 44% de la population pénitentiaire. La guerre des drogues aux Etats-Unis, qui a débuté vers 1971, a contribué au complexe industriel des prisons qui rapporte un profit non négligeable aux segments para statiques de l'économie américaine puisqu'il accueille majoritairement la population Afro Américaine et Latino. En Amérique du Sud, l'année 2013 a vu un embrasement des grandes villes brésiliennes qui était sans précédent depuis les soulèvements sous le gouvernement de Fernando Collor de Mello en 1992. La jeunesse a activement contribué au processus.

Cette présentation serait incomplète si nous ne mentionnions pas le complot de l'Occident visant à introduire l'homosexualité en Afrique. De nos jours, l'homosexualité est grandement dépendante de l'assistance technique pour le développement. Ces pratiques interfèrent de manière illégitime dans les affaires internes des pays Africains et elles visent spécifiquement la jeunesse.

1. Dr Kwame Nkrumah – Ses origines.


Le Dr Kwame Nkrumah est né à Nkroful, sur la côte, à l'Ouest du Ghana probablement le 21 septembre 1909. Il fut baptisé par l'Eglise Catholique sous le nom chrétien de Francis. Il était le fils unique de sa mère. Il fit son école primaire à l'Ecole Elémentaire Catholique d'Half-Assini, où son père était orfèvre. Il resta huit ans dans cette école et fut vite identifié comme un élève prometteur. Il fut donc recommandé comme enseignant-stagiaire à l'Ecole Gouvernementale de Formation d'Accra qu'il intégra probablement en 1927 et qui est devenue par la suite le Collège Achimota. L'année 1927 correspond également au départ de Kwegyr Aggrey (aussi connu sous le nom d' « Aggrey d'Afrique » et assistant du Directeur Adjoint du Collège Achimota) pour les Etats-Unis où il devait finir son Doctorat. Aggrey faisant figure de modèle de référence pour Nkrumah, il lui fut facile de le convaincre de le suivre quelques années plus tard aux Etats-Unis.

Nkrumah resta au Collège Achimota pendant quatre ans, une période qui correspondait à peu près au cycle secondaire. Il obtint un poste d'enseignant à l'Ecole Secondaire Catholique d'Elmina en 1930. L'année suivante, il fut promu enseignant principal à l'Ecole Secondaire Catholique d'Axim. Deux ans plus tard, il rejoignait le Séminaire Catholique d'Amessano près d'Elmina qui venait d'ouvrir. Pendant cette période, il envisagea de rentrer dans les ordres en devenant prêtre.

Selon Marika Sherwood, les mentors de Nkrumah durant cette période étaient en autres le syndicaliste S.R. Wood et l'homme de Lettres Nationaliste Africain Kobina Sekyi. Il est fort à parier que Nkrumah avait lu les éditoriaux d'Azikiwe, publiés dans l' African Morning Post sur la Côte d'Or alors que Azikiwe en était rédacteur en chef, avant son départ pour les Etats-Unis en décembre 1934. Azikiwe deviendra finalement Président du Nigéria mais n'apportera aucune réelle contribution au Mouvement Panafricain.

A la page trois de son livre « Kwame Nkrumah : les années à l'étranger entre 1935-1947 », Sherwood, qui a étudié en profondeur les séjours de Nkrumah aux Etats-Unis et aux Royaumes Unis, explique que durant ses deux séjours, Nkrumah avait attisé l'intérêt des services secrets américains et britanniques, une attention qui perdurera lorsqu'il rentera au pays en 1966 date à laquelle son gouvernement sera déchu par les services secrets américains (CIA). Sherwood (1996, p.3) poursuit :
Nkrumah n'était pas un simple produit des influences de la Diaspora. Il était un fils d'Afrique et surtout un enfant de la Côte d'Or. A travers son expérience comme jeune enseignant à l'Ouest du Ghana, près du centre névralgique politique et intellectuel de la Côte du Cap, il hérita de certaines traditions politiques. Plusieurs de ses pères qui avaient contribué à ses premières éducations réapparaitront dix ou douze ans plus tard dans sa vie.

Nkrumah arriva aux Etats-Unis en 1935 et en repartit dix ans après en 1945. Ceux qui comme lui vivront l'expérience afro américaine témoigneront de son impact sur leur façon d'envisager le monde. L'un des aspects importants dans l'expérience de Nkrumah aux Etats-Unis sera sans doute sa volonté de s'intégrer dans la communauté des Africains et de leurs descendants qu'il trouva sur place sans aucune inhibition. Beaucoup d'autres partis étudier à l'étranger préféreront demeurer au sein de leur propre micro communauté restreinte à leur ethnicité ou leur pays d'appartenance. Lorsqu'il quitta l'Amérique du Nord, Dr Nkrumah avait déjà achevé les étapes préliminaires de son Doctorat.

En mai 1945, au lieu de retourner sur la Côte d'Or, le Dr Nkrumah rejoignit les Royaumes Unis avec l'intention de se qualifier pour la pratique du Droit (i.e. pour être admis au Barreau Britannique), emportant avec lui plusieurs lettres d'introduction de Panafricanistes américains de renom adressées à des Panafricanistes britanniques. Il dédia un peu de son temps à étudier le Droit mais s'investit surtout dans l'activisme estudiantin. En Angleterre, il travailla entre autres auprès de George Padmore et Ras Makonnen qui l'aideront par la suite dans certaines actions en Afrique. Après l'Angleterre, où le Dr Nkrumah participa activement au Cinquième Congrès Panafricain de 1945 avec entre autres Jomo Kenyatta et Du Bois, il retourna sur la Côte d'Or en 1947 et s'engagea immédiatement et de manière inconditionnelle dans les affaires du pays.

A cette époque, les nationalistes latino-américains et asiatiques étaient étiquetés comme Communistes. C'était l'apogée de la Guerre Froide, après la Seconde Guerre Mondiale en Europe, lorsque l'échiquier des relations internationales se limitait, d'une certaine manière, à la confrontation de deux forces; capitalisme contre communisme. Rétrospectivement, on découvrira que les états alignés recevaient des investissements substantiels, alors que les pays non-alignés en étaient privés. Ainsi, après 1945, le développement rapide de la Corée du Sud et de la Taiwan était principalement dû à l'Aide Marshall. Aucun pays indépendant et émergent en Afrique n'a jamais été assisté de la sorte.

De nombreuses comparaisons entre le développement de l'Afrique et de l'Asie ont été faites ces derniers temps pour tenter de justifier une psychose occidentale selon laquelle les Africains ne pourraient se développer à cause de leur paresse et de leur incapacité à budgétiser. La réaction de l'Occident vis-à-vis de la Convention du Parti du Peuple (CPP) de Nkrumah doit être envisagée sous cet angle dans les études sur le développement.

Ho Chi Minh, qui venait d'Asie du Sud-Est, appartenait à la même école de pensée que le Dr Nkrumah. Les différences étaient juste géographiques, géostratégiques, et le fait que l'Asie se soit développée avant l'Afrique par décision des colonialistes. La décolonisation africaine commença par l'indépendance du Ghana sous la CPP en 1957.

Le Dr Nkrumah était avant tout Socialiste et un Nationaliste Africain. Sa définition de la Nation Africaine était continentale, certainement dû à sa sympathie pour le socialisme et l'internationalisme prolétaire. La plupart de ses conseillers étaient de Centre Gauche. Ils partageaient tous sa vision continentale d'une union arabo africaine. De fait, le continentalisme a bien été signalé lors du Cinquième Congrès Panafricain de 1945 durant lequel Nkrumah avait des responsabilités de secrétariat. Avant 1045, ce que nous connaissons comme l'interprétation de l'Union Africaine par Cheikh Anta Diop du Sub Sahara et des Diasporas avait fait son chemin depuis l'émergence du mouvement panafricain lors de l'esclavagisme en Amérique du Nord.

En analysant la politique intérieure du Dr Nkrumah, nous pouvons tirer deux conclusions sur son orientation idéologique ; il plaçait clairement l'Etat devant le Marché, mais il restait ouvert. De ces conclusions, nous sommes plus à même d'évaluer son programme en politique étrangère qui était centré sur l'Afrique. Selon certains courants conservatistes ghanéens, la politique étrangère panafricaniste de la CPP a supplanté les considérations intérieures surtout d'un point de vue financier. L'administration sous Nkrumah se préoccupa de la transition entre la monoculture de la production de cacao issue de la période de dominance européenne, vers la diversification pour accéder à l'industrialisation comme substitution aux imports grâce à l'intégration et la coopération panafricaniste au profit d'une économie autonome. Des concepts comme celui du Droit au Développement n'arriveront que plus tard.

Rétrospectivement, nous savons aujourd'hui que l'exemple du développement au Ghana sous la CPP n'a pas été l'unique cas africain. Le Ghana a juste ouvert la voie. Bien sûr, beaucoup ont scruté le Ghana afin de tirer des leçons concrètes. Par exemple, tous portaient un intérêt particulier à l'industrialisation comme substitution aux imports. Le Dr Nkrumah était guidé par ce qu'il pensait être les meilleures intentions pour servir au mieux les intérêts des Ghanéens et des Africains en général. Alors que l'Asie à la même période était le centre névralgique de la contestation Est-Ouest, suivi par l'Amérique du Sud, l'Afrique ne suivit pas le mouvement. Simonstown, ville de la région du Cape en Afrique du Sud, était à l'époque considérée comme un point stratégique. Mais les autres parties de l'Afrique, hormis le Canal de Suez et la Mer Rouge, n'étaient pas considérées comme stratégiques. On attendait des pays comme le Ghana qu'ils conservent leur mono culture, et d'en exploiter leurs minéraux pour remplir les coffres des pays développés. Cinquante ans plus tard, malgré les plans progressistes de Nkrumah pour les affaires intérieures qu'il avait érigés pour stimuler l'envol de l'économie du Ghana par l'industrialisation et l'établissement d'un état moderne, très peu fut achevé en matière de développement économique durable au Ghana. La direction politique qui place le Ghana dans le cadre d'une unité de la communauté africaine mondiale est une tentative de rupture avec le néo-colonialisme et d'avènement d'une économie d'intégration et d'autonomisation.

2. Dr Kwame Nkrumah- Politique étrangère panafricaine.

« L'indépendance du Ghana n'a pas de sens si elle n'est pas liée à la libération intégrale de l'Afrique ». (Page 4 des Axiomes de Kwame Nkrumah- Combattants pour la Liberté. Edition de 1967, Panaf Books, Londres).

A la fin de l'année 2012, l'un des quatre personnages les plus emblématiques de la Namibie statuait qu'il ne connaissait rien de l'Afrique avant son arrivée aux Etats-Unis. Il y a de fortes chances qu'il en fut de même pour le Dr Nkrumah. L'influence de figures panafricanistes installées aux Etats-Unis comme John Clarke sur les Africains et la descendance Africaine n'est pas encore très connue ni comprise internationalement. Cet état de fait doit pourtant être gardé en mémoire pour comprendre les liens passés et futurs du Mouvement.

Cette initiation aux Etats-Unis fut expérimentée par de nombreux Africains venus de tout le continent, comme Duse Mohamed Ali du Soudan/de l'Egypte, ou encore Pixley Seme d'Afrique du Sud, ou enfin Kwame Nkrumah de la Côte D'or. Chacun rapporta en Afrique sa vision de l'unité africaine et de l'auto-gouvernance. Pour le Dr Nkrumah, ce fut légèrement différent du fait qu'il était un important chef d'état d'Afrique et donc dans une position privilégiée pour mettre en place le Panafricanisme. Et il accomplit cette mission de manière exemplaire. Les leaders africains qui lui succéderont mettront généralement un point d'orgueil à ne pas suivre son exemple.

L'engagement du Dr Nkrumah dans la libération de l'Afrique fut inébranlable et devrait à ce titre servir de leçon. Certes, certains Ghanéens se sont plaints de ce qu'ils ont perçu comme des dépenses exagérées dans les affaires internationales comparé au budget dépensé pour les affaires intérieures sous le régime du CPP au Ghana. Tous les nationalistes qui le pouvaient ont assisté à la All Africa Peoples Conference et à la première Conférence pour l'Indépendance des Etats Africains à Accra juste après l'Indépendance proclamée du Ghana. Ces deux types de rencontres d'Accra apporteront un nouveau modèle et un nouveau départ pour le Nationalisme Africain et la décolonisation en Afrique. A l'époque, nombreux pensaient à tort que l'indépendance et la souveraineté étaient des fins en soi.

Quand le Ghana fut proclamé Etat souverain en 1957 sous le régime de la CPP, il est vrai que le Dr Nkrumah faisait figure d'un nouveau type de Panafricanistes Internationalistes qui plaçaient le programme panafricain devant celui de la nation. Comme le Dr Nkrumah avait passé du temps sur la côte Nord-Est des Etats-Unis puis à Londres, il était bien placé pour absorber le nationalisme africain issu de la génération des Afro-Américains et Caribéens. Certains comme Julius Nyerere n'avaient pas eu cette chance. Malgré tout, il est juste de rappeler que c'est Nyerere, humble gardien de la libération Sud-Africaine, qui éleva la lutte à un autre niveau. C'est son premier contact au Panafricanisme qui orientera l'approche de Nkrumah au Mouvement d'Unité. Il s'essaya non seulement à l'enseignement lorsqu'il était encore étudiant, mais dès son retour au pays, il proposa à des enseignants comme Du Bois, Padmore et Makonnen de s'installer au Ghana afin de profiter de leur sagesse. Cette démarche, en termes de recherches et d'approche de la politique étrangère, n'avait jamais été expérimentée auparavant (ni même par Azikiwe du Nigéria) et justifie la position singulière du Dr Nkrumah en politique panafricaine contemporaine. Les relations entre Nkrumah et ces conseillers politiques étrangers étaient avant tout basées sur une longue amitié et un grand respect mutuel, à tel point que la sécurité physique et personnelle de ses invités au Ghana était plus effective que la sienne.

Alors qu'il était en Amérique du Nord et en Europe, le Dr Nkrumah étudia en détails la situation africaine à l'échelle mondiale, connaissances qu'il consolida au contact d'autres érudits. Lors de l'ouverture officielle de la bibliothèque en mémoire à George Padmore à Accra, le 30 juin 1961, le Dr Nkrumah éclaira notre compréhension du Nationalisme Africain. En Union Soviétique, Padmore avait atteint des sommets en matière de politique étrangère, à tel point qu'il était membre de la Comintern de Moscou pendant plusieurs années. Plus tard, certains occidentaux lui reprocheront d'avoir tourné sa veste et perdu son orientation gauchiste. Ceci servira de leçon dans ce qui arriva ensuite pendant la lutte pour la République des Natifs en Afrique du Sud. Bien que le Dr Nkrumah soit aujourd'hui reconnu comme Panafricaniste, il se peut qu'il soit dans le futur plutôt considéré comme un National Africain internationaliste aux idées gauchistes qui aurait eu une appréciation précoce de la signification du nationalisme et de l'unité au service d'une mobilisation collective du mouvement progressiste mondial.

A travers cette présentation, le Nationalisme Africain peut être à juste titre préoccupé par l'unité de la nation africaine en Afrique Subsaharienne et dans sa Diaspora, plus que pour les états africains nés de la décolonisation.
Dans son discours en hommage à Padmore, le Dr Nkrumah dira :
« La vie de notre camarade Padmore fut entièrement dévouée au développement du Nationalisme Africain. »
De sa relation avec Padmore, qui avait débuté dans les Caraïbes, le Dr Nkrumah dira qu'elle était basée sur une loyauté spirituelle et intellectuelle pure. » La disparition de Padmore aura servi au Ghana et au Panafricanisme. La bibliothèque sert encore aujourd'hui de centre de recherches et de sanctuaire pour la culture et la sagesse grâce notamment à une collection d'œuvres toujours grandissante. Le Dr Nkrumah n'a cessé de promouvoir l'importance d'une 'lecture intelligente' car pour lui le progrès passait par la lecture.
Des personnalités notoires en politique étrangère du Ghana telles que Hackman Owusu-Agyemang, Victor James Gbeho ou encore K.B. Asante affirment que la politique étrangère du Ghana entre 1957 et le vingt-et-unième siècle, qui a connu dix administrations différentes, n'a finalement pas vraiment évoluée depuis sa création par la CPP. L'Ambassadeur Debrah, consultant lors de la reformulation des cadres de la politique étrangère namibienne juste après son indépendance en 1990, affirme que le Dr Nkrumah avait entrepris une politique étrangère active et agressive puisqu'il:
-mena la lutte contre le colonialisme, et la libération de l'Afrique ;
-sensibilisa l'Afrique au besoin d'être libre en organisant des conférences africaines rassemblant états et combattants pour la liberté ;
-servit d'exemple à l'intégration régionale en unissant le Ghana, la Guinée et le Mali ;
-initia le projet du Volta qui servit de déclencheur à l'industrialisation du Ghana.

La contribution historique du Dr Nkrumah au mouvement panafricain vient du fait qu'il :
Servi de lien entre le Cinquième Congrès Panafricain, le secrétariat de l'Afrique de l'Ouest basé à Londres et le mouvement des Indépendances en Afrique. Il mit ses connaissances initiales du Panafricanisme au service de ses activités internationales lorsqu'il fut élu premier Président du Ghana. Pour Nkrumah, l'objectif ultime du Panafricanisme était de dépasser les barrières géographiques, nationales et culturelles imposées par le colonialisme. (Lemelle, 1992, p136).

L'Union des états africains du Ghana et de la Guinée initié le 1er mai 1959 accueillit la République Démocratique du Congo grâce à Patrice Lumumba qui signa un accord pour rejoindre l'Union au début du mois d'août 1960 lors d'une brève visite à Accra. En septembre, Lumumba quittait son poste puis fut assassiné par les forces spéciales occidentales. Le Mali rejoindra l'Union le 1er juillet 1961.

Hormis la mise en place d'une nouvelle approche de la politique étrangère (adoptée ensuite par de nombreux états non africains), nous devons nous souvenir que Nkrumah aux côtés de Broz Tito, Gamal Abdul Nasser, Sukarno et Pandit Nehru, était l'un des fondateurs du Mouvement des Non-Alignés qui était le bastion de la lutte contre l'impérialisme dans la deuxième moitié du vingtième siècle, et qu'il avait donc eu la vision d'un système international répondant de manière plus juste aux intérêts des pays sous-développés.

En 1958, Julius Nyerere de Tanzanie, qui avait joué un rôle majeur au sein du Comité pour la Libération de l'OUA dans la décolonisation de l'Afrique du Sud, forma le Mouvement Panafricain de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Centrale (PAFMECA) – mouvement qui constituait alors la seule organisation régionale et politique effective du Continent. Dans son discours d'ouverture au Sixième Congrès Panafricain de 1974 à Dar Es Salaam, Mwalimu Nyerere, malgré des interprétations différentes du Panafricanisme, rendit hommage à Nkrumah et Kenyatta pour leurs contributions au Cinquième Congrès Panafricain ainsi qu'à Garvey et Makonnen pour leurs contributions au Mouvement Panafricain.

Les qualités de leadership du Dr Nkrumah du Ghana dans la construction d'une unité africaine éloquente par le biais de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et malgré la réception mitigée de ses efforts par certains leaders, furent une leçon de détermination, de courage et de force d'âme. Malgré certaines hostilités et résistances rencontrées dans certains milieux comme celui de la Francophonie (en excluant le Mali et la Guinée) qui s'en était pris directement à lui en questionnant sa sincérité, ce qui aurait mené n'importe quel quidam au découragement et au cynisme, malgré tout cela, Nkrumah dédia sa vie au Panafricanisme offrant ainsi à la jeunesse un idéal digne d'être imité.

De nos jours, nous entendons peu parler et nous lisons peu sur le sujet de cette présentation. Il a été pourtant tardivement admis de tous que l'essence même des relations entre états à l'intérieur de l'Afrique aujourd'hui est le Panafricanisme. Nous célébrons actuellement le Cinquantième anniversaire de l'OUA et de l'UA sous la bannière « Panafricanisme/ Renaissance Africaine ». Notre réflexion nous porte à penser que le Panafricanisme et la Renaissance Africaine sont deux courants de pensées différents, et que la Renaissance Africaine serait plutôt par définition une voie vers le développement selon le bon vouloir des institutions Bretton Woods. L'idéologie du Mouvement pour l'Unité a été étudiée par plusieurs chercheurs dont P. Olisanwuche Esedebe connu pour son travail dans « Panafricanism – the idea of the Movement 1776-1991 » de 1994.
Esedebe y explique:
Nous pouvons dire que le Panafricanisme est un phénomène politique et culturel, qui voit l'Afrique, les Africains et les descendants Africains à l'étranger comme une unité. Il vise à régénérer et unifier l'Afrique et à promouvoir un sentiment d'appartenance commune aux peuples du monde africain. (1994, p.5).

Lors des rencontres panafricaines de la Commission de l'Union Africaine (CUA), qu'elles soient continentales ou régionales, nous entendons peu la voix du Panafricanisme et de ses représentants comme Rodney, Cabral et Nabudere. Par contre, nous entendons beaucoup de platitudes et palabres bureaucratiques. Cet affaiblissement n'a servi ni l'avancée de notre mémoire collective ni la réalisation de l'idéologie panafricaniste.

Le gouvernement de la CPP de Nkrumah fut renversé par les services secrets américains (CIA) en 1966, alors qu'il était en Asie pour tenter d'apporter un message de paix au Vietnam. Lorsque son avion atterrit à Beijing en Chine, il fut informé que l'armée et la police avaient pris contrôle du pouvoir au Ghana. Il décida d'aller en Afrique de l'Ouest en Guinée où le leader Sekou Ture lui offra un poste de Président adjoint, poste de titulaire qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1972. Il demeura en exile, poursuivit sa vie, et publia un certain nombre d'œuvres cultes chez Panaf Books.

3. Le Panafricanisme

Des hommes et des femmes migrèrent de l'Afrique de l'Est pour peupler le reste de l'Afrique et du monde, surtout à partir de la Vallée du Rift. Au fil du temps, ces Africains noirs ont changé de pigmentation à cause des conditions climatiques. Dans cette partie de l'Asie et de l'Asie Australe, on trouve encore aujourd'hui des peuples noirs ou des traces de leur passage.

Les Caraïbes comptent quatorze millions de descendants Africains. On estime qu'il y a environ quinze millions de descendants Africains dans l'Union Européenne. Quarante millions de descendants Africains habiteraient aux Etats-Unis et Canada, et environ cent treize millions de personnes descendantes d'Africains en Amérique du Sud et Amérique Latine. Il existe des descendants Africains qui vivent dans la Diaspora d'Afrique de l'Ouest, souvent issus d'une migration forcée dû à l'esclavage. Les nouvelles vagues de migration provenant d'Afrique vers les Etats-Unis et le Canada sont à présent majoritairement des migrants économiques.

En ce qui concerne la Diaspora d'Afrique de l'Est au Moyen Orient, la Palestine, les Etats du Golf et plus à l'Est, ainsi que le Nord de l'Afrique, elle descend entre autres des peuples originaires du Nord de l'Afrique présents avant que les Arabes ne traversent le Sinaï vers l'Afrique en 639-640 avant J.C. Ces nationaux n'ont pris conscience de leur Africanisme, entendu comme courant de pensée conscient de la civilisation du monde, que récemment puisqu'ils avaient été coupés de leurs racines africaines et arabisés en chemin. L'Arabie n'admet pas qu'elle a pénétré l'Afrique, elle préfère mentionner l'accès par l'Egypte.

Dans le passé, les migrations forcées des Africains en dehors de l'Afrique se sont d'abord orientées vers l'Est, vers l'Asie. Après quoi, elles se sont en partie dirigées plus à l'Ouest vers les Caraïbes et les Amériques tout en progressant jusqu'à nos jours vers le Moyen Orient et l'Egypte. Ceux qui partirent vers l'Est furent islamisés et arabisés. Les guerres incessantes au Soudan, qui sont délibérément absentes des médias occidentaux, sont le symbole de la résistance historique des Africains contre l'Arabisation qui s'étend vers le Sud. Les évènements récents en République Centre Africaine (RCA) nous rappellent que les combats continueront et que l'hégémonie arabe continuera vers le Sud en direction de l'Equador vu la passivité africaine.

Pour son Cinquantième anniversaire, la Commission de l'Union Africaine (résultante bureaucratique du travail de pionniers comme Nkrumah), s'interroge sur l'Afrique de 2063. Non sans certaines difficultés, elle a dû accueillir la Diaspora de l'Occident comme sa Sixième région. Elle doit à présent prendre position quant aux descendants Africains des Diasporas de l'Est et d'Amérique du Sud. Il est aussi temps de s'interroger sur « ce qui est reversé à l'Afrique » par les paiements de la Diaspora, dans un effort de construction d'une Unité Africaine, et ainsi exploiter l'idéal libérateur du Panafricanisme à des fins matérielles. Cette approche est défendue par Mbungeni Ngulube du « Global Native » de Leeds aux Royaumes Unis. Cette perspective démontre que la Diaspora pourrait assumer le coût de la mise en place du Panafricanisme. Il est estimé que 50 milliards de Dollars Américains ont été envoyés en Afrique par la Diaspora africaine sous forme de paiements en 2012. Dans les années 90, le Ghana avait encouragé « le droit de retour » à travers un système de génération de revenus par le tourisme.

La relation entre l'Afrique et sa Diaspora, si l'on se base sur l'étude historique, peut être qualifiée de 'complémentaire'. Il est important de garder cela à l'esprit. La démarche adoptée pour la Sixième région a échoué dans la reconnaissance de cette norme, accueillant la Diaspora d'Occident sans conviction et sur des bases inégales. A la suite de la création de l'Organisation pour l'Unité Africaine en 1963-64, l'organe administratif (qui ne représentait pas la vision du défunt Nkrumah) perdit contact avec sa Diaspora d'Occident et mit en place le projet continentaliste autrement appelé le continentalisme. Ce changement dilua le Panafricanisme en créant une nouvelle variante, le Panafricanisme bureaucratique, administré par des fonctionnaires, qui pour la plupart étaient plus carriéristes que Panafricanistes dévoués et qui ont souvent été interdits à Addis Ababa par censures de leurs propres gouvernements. Durant le Huitième Congrès Panafricain qui s'est déroulé à Johannesburg en janvier 2014, nous avons pu assister au retour des Panafricanistes dans le cadre de l'organisation politique du Mouvement.

Sur la question de l'unité géographique, autrement dit le continentalisme, le Huitième Congrès Panafricain de Johannesburg du 14-15 janvier 2014, durant sa session plénière sur « Africa 1 », recommanda ceci:
Notre compréhension de l'identité africaine fait référence d'abord aux peuples et non pas à la géographie. Ceci implique que l'Unité que nous recherchons en tant que Panafricanistes est avant tout l'unité des peuples africains et non pas l'unité géographique du continent africain. Cette conceptualisation part de ce qui a été mis en place depuis le début de la période post coloniale.

Cette unité entre le Sud du Sahara et les Diasporas de l'Est et de l'Ouest, respectant les lignes conceptualisées par Cheik Anta Diop, est plus en accord avec l'histoire que l'actuelle configuration continentale de la Commission de l'Union Africaine. Il reste des combats ardus à mener avant d'unir l'Afrique subsaharienne et les Diasporas de l'Est et de l'Ouest, et de réaliser ce que Chinweizu appelle 'la sagesse panafrikaniste'.

Le marché de l'esclavage vers l'hémisphère occidental a provoqué l'émergence du Panafricaniste telle une réaction politique et philosophique de l'Afrique contre l'impérialisme et le monde extérieur. Finalement ceci amena l'avènement du mouvement de réparations de la part de l'hémisphère occidental vers ces parties du monde, comme la Namibie, où l'extermination était utilisée comme politique de colonisation. Le Chef Kuama Riruako du groupe Ovaherero en Namibie parle naïvement de sa relation avec John Hendrick Clarke pendant ses années passées en Amérique du Nord. Pour un peuple qui a été écarté de sa propre histoire par des étrangers, les réparations offrent une forme attirante de reconnaissance. L'esclavage était si vicieux engageant des traumas psychologiques tels que la réaction de la plupart des Africains et de leurs descendants était de se ranger automatiquement du côté des maitres plutôt que des servants.

Un nouvel esclavage persiste en Afrique tout comme les pratiques de génocides. En plus du génocide rwandais de 2003, l'année compta aussi celui de Darfur. Dans certaines parties du Soudan, l'utilisation persistante de bombardements aériens sur la population civile est une pratique existant depuis des siècles et ne provoquant aucune réaction internationale. En partie, c'était le dédain du Soudan pour la sécurité de sa population qui a conduit à l'inculpation tardive du Président Omar El Bashir du Soudan pour crimes contre l'humanité par la Cour Pénale Internationale (CPI), produit des Statuts de Rome. Les états qui avaient signé ce statut se plaindront plus tard que l'Afrique était la cible de la CPI aux vues du nombre de cas judiciaires portés contre les Africains, posant également la question de l'impunité pour les non Africains.

Les informations mentionnées ci-dessus doivent constituer le contenu des curricula, surtout auprès de notre communauté africaine mondiale, dans notre combat contre l'impérialisme. Les Diasporas indienne et latine doivent être encore sensibilisées au Panafricanisme. L'OUA et l'UA n'ont pas réussi à atteindre la communauté africaine mondiale, ayant trop peur de rompre le status quo. Malgré tout, les Diasporas latine et indienne ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation, ceci n'est pas un processus linéaire mais plutôt circulaire. D'ailleurs le livre d'Ivan Sertima s'intitule « Ils sont arrivés avant Colomb ». Avant l'arrivée des Africains et des Européens aux Amériques, il y avait les Indiens. La destinée des Amériques, sous l'angle des Africains, dépendra de leur relation avec les Indiens.

La Commission pour l'Union Africaine, qui est un organe sensé porter le Panafricanisme, n'a pas honte de recevoir au moins 42% de son budget annuel de partenaires de coopération internationaux, ce qui en dit long sur sa capacité à éduquer avant d'agir.

Un Darfurien, élevé sur la côte de la Mer Rouge, a dit que quand l'Afrique sera considérée comme un partenaire à part entière de la communauté mondiale, les descendants d'Africains vivant en Arabie se rattacheront en grand nombre au Panafricanisme. Actuellement, ils sont marginalisés vivant en périphérie de la communauté mondiale. Pourtant, ils bénéficient de plus en plus du Panafricanisme vu que certains descendants Africains réajustent leur relation avec l'Arabie. Dans certains de ces endroits, les pratiques culturelles africaines comme la musique, la danse et la langue étaient les seuls liens existant encore avec l'Afrique.

Le Panafricanisme doit être sérieusement considéré par les élites africaines qui ont tendance à être aliénées par leurs origines sociales, surtout celles impliquées dans l'exercice de la politique. Walter Rodney avait anticipé cet état de fait. Le Panafricanisme est une expression de la pensée politique africaine, qui souligne la réalisation de la Nation Africaine, rassemblant les descendants africains, avec ou sans l'Afrique, tous membres d'une Nation et d'une Destinée commune. C'est l'arme de la politique étrangère et diplomatique du Nationalisme intérieur africain. Il assure ce rôle grâce à sa flexibilité, sa créativité et sa capacité à se transformer et se réorienter selon les exigences des circonstances. Il propose une thèse dynamique, prête et capable d'incorporer de nouvelles composantes et d'adapter sa façon de penser.

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