Elle a rappelé que l'AIJD a été fondée en 1946 par des juristes actifs dans la lutte antifasciste. René Cassin, qui en a été le premier président, fut également président de la Cour européenne des Droits de l'Homme, ainsi que l'un des principaux auteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Depuis sa fondation et à travers son histoire, l'A.I.J.D a apporté son soutien juridique aux peuples et aux mouvements de libération dans leur lutte contre le colonialisme, l'oppression, le racisme et l'exploitation. Ainsi, l'A.I.J.D a beaucoup œuvré pour le développement du droit international ainsi que pour la promotion des droits de l'homme. C'est dans cette tradition que l'A.I.J.D a fédéré des juristes, des avocats, des magistrats, des académiciens et des étudiants engagés pour la réalisation de tous les droits humains aussi bien civils, politiques, sociaux, économiques que culturels. L'A.I.J.D milite pour la paix, le développement, l'autodétermination et l'indépendance des peuples. C'est ainsi que des militants d'organisations nationales membres de l'A.I.J.D soutiennent partout de par le monde la lutte de citoyens et de peuples.
Selon Madame Jeanne Mirer., le Congrès était accessible aux membres et non-membres de l'A.I.J.D. A travers ce Congrès, notre association a pour ambition d'offrir aux militants des droits démocratiques l'opportunité de se rencontrer, de faire des échanges, d'établir des réseaux. Deux journées du Congrès étaient consacrées à dix Commissions au sein desquelles les participants ont eu l'occasion d'échanger leurs expériences liées à leurs activités juridiques, sur des sujets comme :
- Le droit des peuples à la paix
- L'indépendance des organes judiciaires et des professions juridiques, la protection des avocats et des droits démocratiques de la population.
- -La lutte pour le droit au travail et des syndicats dans leur opposition à la politique néolibérale de leurs gouvernements
- La crise économique, les dettes et la promotion d'un nouvel ordre économique démocratique international
- Mettre fin à l'impunité criminelle et la promotion d'un nouvel ordre juridique international
- La défense au service du peuple
- Droit des migrants
- Droit à la santé et à un environnement sain face au réchauffement climatique de la planète
- Droit à la protestation et à l'engagement pour le maintien de tous les droits humains indivisibles aussi bien civils, politiques, socio-économiques que culturels
- Lutte pour l'égalité et contre toute forme de discrimination.
Selon la Présidente, le 18ème Congrès a eu lieu dans le contexte d'une crise économique et financière au niveau mondial. Alors que les droits socio-économiques, le droit au travail, au revenu, à la santé et au logement des couches économiquement faibles de la société sont sacrifiés partout de par le monde, des milliards sont investis pour sauver les banques et les multinationales. Durant les dernières décennies, l'utilisation de la violence (militaire) n'a cessé de croître dans l'arène internationale. Une guerre illégale, des interventions en Irak, en Afghanistan, à Gaza, au Congo et en Libye, ont massacré des millions de personnes. Le droit des peuples à la résistance et à l'organisation est bridé dans les pays occidentaux sous prétexte de «lutte anti-terroriste». Dans le même temps, on constate une politique agressive envers des pays ou gouvernements (tels que Cuba ou le Venezuela) qui cherchent à se développer d'une façon autonome sur base de relations économiques alternatives.
Force est de constater que partout dans le monde, des nations, des peuples et des militants résistent à cette politique. La domination des Etats-Unis en Amérique Latine est sur son déclin. Sur tous les continents, des pays essaient de se développer sur base d'alliances Sud-Sud, de se construire une relation multi et bilatérale en opposition à la domination mondiale d'une poignée de pays et de multinationales. Le mouvement pacifiste a mené une résistance active contre les multiples interventions militaires des Etats-Unis et de l'OTAN. Dans toutes les parties du monde, les forces progressistes ont continué à se développer par des activités réussies. On a vu la montée d'un activisme ouvrier et syndicaliste et une opposition à la globalisation capitaliste comme le Occupy Movement aux Etats-Unis.
Lorsque les forces progressistes sont attaquées, il nous faut une défense juridique pour parer à ces attaques et protéger le plus possible leur liberté d'action, d'organisation et de protestation. Lorsque les peuples progressent dans leur lutte pour les droits collectifs et individuels, il leur faut un support juridique afin de consolider et de faire progresser les résultats de leur lutte. C'est pourquoi les militants de l'A.I.J.D se trouvent dans la ligne de front partout dans le monde. Nos adversaires, ceux qui gouvernent le monde, sont organisés au niveau international dans des institutions comme le FMI, des alliances multinationales et militaires. Les juristes progressistes engagés doivent, eux aussi, s'organiser au niveau international pour un échange de points de vue et un renforcement de la lutte commune. Pour cela l'A.I.J.D offre une large plate-forme.
Selon Madame Mirer, le Congrès était une belle opportunité pour en savoir davantage sur le combat de nombreux juristes engagés, comme étaient les participants. Ce Congrès est l'occasion pour échanger, pour créer et développer votre réseau afin de renforcer votre travail pour les cinq années à venir, au profit de tous ceux qui comptent sur vous dans leur combat pour un monde meilleur.