Selon ce rapport, transmis au Conseil de sécurité des Nations Unies le 12 janvier 2015, des hommes armés en tenue militaire burundaise ont été remarqués vers les mois d'avril et mai 2014. Les experts des NU disent que ces hommes armés étaient au nombre de 400. Leur rapport mentionne d'abord la présence des Forces Nationales de Libération, près de 300 combattants, commandés par Aloys Nzabampema au sud Kivu, et qui ont effectué au moins trois incursions au sud Kivu en 2014. Ce rapport indique que c'est en 2014 que des militaires de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDN) ont été installés en RDC pour, officiellement, combattre les FNL avec les forces armées congolaises. Mais le groupe des experts des Nations Unies indique que le Burundi n'a pas avisé le Conseil de Sécurité ni de la présence à Kiliba, ni de l'expédition d'armes et des munitions en RDC.
Selon ce rapport, un dirigeant de l'armée congolaise affirme que certains de ces 400 hommes appartiennent à la ligue Imbonerakure. Le même rapport des experts des NU évoque les entrainements des jeunes Imbonerakure affiliés au Cndd-Fdd à Kiliba à l'Est de la RDC.
Cette présence des FDN a en outre été confirmée par le chef d'état major de l'armée en septembre 2014. Pourtant, l'armée burundaise et le gouvernement congolais avaient nié cette présence de l'armée burundaise ainsi et des jeunes Imbonerakure en RDC.
Militaires ou Imbonerakure ?
Officiellement l'armée burundaise a quitté le sol congolais le 07 octobre 2014 sur demande du gouvernement de Kinshasa. Ce rapport souligne qu'il était difficile de distinguer ces jeunes des soldats burundais, car portant tous des treillis de l'armée burundaise. Il indique cependant que la coordination des Imbonerakure incombait au commandant Kazungu, du service national de renseignement burundais. Toujours selon ce rapport, c'est le général Adolphe Nshimirimana, chef de ce service au moment de l'enquête, qui dirigeait les opérations.
A ce propos aussi, le groupe des experts indiquent que les autorités burundaises n'ont jamais répondu à leurs lettres demandant des détails sur le commandant Kazungu. Ce rapport rapporte des violences sexuelles attribuées à des hommes portant l'uniforme burundais à Kiliba, mais sans préciser s'il s'agissait des militaires ou des Imbonerakure. Mais le groupe des experts n'est pas parvenu à savoir s'il s'agissait des militaires ou des jeunes Imbonerakure qui portaient tous le même uniforme.

