3. Le CNDD ne se lassera jamais de dénoncer sans ambages ces actions maléfiques et de persécutions des militants de l’opposition, chaque fois que l’occasion lui sera offerte, à l’empêcher d’exercer ses droits de prendre part à la vie du pays par la participation au processus électoral en particulier et à sa gestion générale. C’est un des principes de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. En effet, l’article 21, alinéas 1 et 2 stipulent que « (1) Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de ses représentants librement choisis. (2) Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays ». De ce fait, les prochaines réunions mensuelles promises par le MIFPDL donneront l’occasion au Parti CNDD de mettre au clair et au grand jour les obstacles majeurs à la tenue des élections libres, transparentes, démocratiques et inclusives. Rien donc ne viendra au bout de sa détermination pour exercer ses droits lui reconnus par la loi et les instruments internationaux auxquels le Burundi a souscrit.
4. Le CNDD profite de cette opportunité pour remercier le MIFPDL qui, lors de la dernière réunion de Gitega, pour sa promesse d’organiser d’autres réunions similaires avec les partis politiques, aujourd’hui que le pays entre véritablement dans le processus électoral. Malheureusement, cette promesse n’a duré que le temps d’une rosée, quand on sait que le vendredi 19 juillet 2019, dans une réunion faisant suite à celle de Gitega y ont été invités certains partis politiques préférés ou satellites, de manière exclusive et à dessein.
5. Fort de l’instruction du MIFPDL, lors desdites assises de Gitega, recommandation était faite en substance aux gouverneurs de provinces et les administrateurs communaux d’être à l’écoute et collaborer de concert avec les représentants des partis politiques, notamment en les laissant ouvrir leurs permanences. Le CNDD est désagréablement surpris que cette recommandation ne soit pas suivie d’effet. Il compte donc implanter ses permanences dans tout le pays y compris là où il en a été empêché, comme en province CIBITOKE.
6. Le CNDD n’usera pas de la violence verbale, physique etc., sauf si, comme le stipule le quatrième préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, je cite « Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’Homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ». Il ne fera pas non plus l’apologie du crime. User de la violence, des intimidations et autres actes inhumains et dégradants, relève d’un comportement bestial digne d’un âge révolu.
7. Il ne le dira jamais assez. Le CNDD invite les autres partis politiques, les électeurs et ses militants en l’occurrence, à tirer les leçons de l’histoire lointaine et récente de notre pays. Ils les invitent à jeter un regard rétrospectif et réaliste sur ce qui s’est passé et se passe en Afrique et dans le monde entier sur les processus électoraux mal conduits. Ils culminent chaque fois par la violence et remettent en cause les résultats truqués d’avance.
8. Le CNDD fait sienne la phrase célèbre de Martin Luther King ; « nous devons accepter de vivre ensemble comme des frères, sinon nous périrons ensemble comme des idiots ».
9. Nous nous en voudrions de terminer ce mot liminaire sans formuler quelques recommandations :
9.1. Au gouvernement et partis politiques de :
Mettre en place un cadre de dialogue pour créer un climat de confiance mutuelle et d’apaisement avant les élections :
Libérer tous les prisonniers de conscience
Mettre fin à la persécution des militants de l’opposition
Supprimer des mandats d’arrêt contre certains leaders politiques et de la société civile
Procéder au désarmement et démantèlement des milices armées
Organiser un retour digne des réfugiés
Réhabiliter tous les médias détruits en 2015
Réviser certains textes de lois dont le Code électoral pour les rendre plus démocratiques et conformes à l’accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation
Mettre en place un gouvernement crédible à mesure de superviser le processus électoral
Mettre en place un mécanisme pour la sécurisation des élections
Désigner une CENI et ses démembrements neutres, représentatifs et crédibles
Adopter un code de conduite des partis politiques pendant le processus électoral
9.2. A la CENI et ses démembrements qui doivent particulièrement être représentatifs de juguler dès maintenant les cas d’intolérance politique
9.3. Au CNC et à la CENI de jouer réellement leur rôle d’assurer l’équité dans les médias publics
9.4. Aux Confessions religieuses et Aux Organisations de la Société civile
De faire une observation électorale en toute neutralité et rendre compte sur des résultats sans ambigüité et neutralité ; de s’interdire ensuite de s’immiscer dans le jeu politique.
9.5. Aux corps de Défense et de Sécurité
De sécuriser les élections avec impartialité et professionnalisme et de ne pas céder aux sollicitations des politiciens.
9.6. Aux militants du CNDD
De rester vigilants, de ne pas se laisser intimider tout en évitant des confrontations et surtout de poursuivre la dénonciation des actions visant à les empêcher d’exercer leurs droits civils et politiques, plus particulièrement durant tout le processus électoral. D’imiter le cas de Johny Clegg, le zoulou blanc sud-africain et de s’auto-approprier les conseils du Héros de la Démocratie Melchior NDADAYE lors de ses campagnes électorales ainsi que dans son discours d’investiture.
Enfin, Gageons que les prochaines élections seront libres, transparentes, inclusives et apaisées. De cette manière, le pays renouera la confiance avec ses propres citoyens, la communauté internationale, à commencer par les voisins.
Vive les élections régulières au Burundi, en Afrique et dans le monde.
Fait à Bujumbura, le 12/08/2019
Le Porte-Parole du CNDD
KOBAKO Gaspard
Je vous remercie.